vendredi 23 mars 2012

Goldman Sachs traque les "muppets" dans les e-mails de ses salariés

Depuis quand le mot respect client est inclu dans le glossaire du parfait petit banquier ? J'ai toujours cru que la banque demandait à ses cadres de faire de l'argent, pas de postuler pour l'oscar du meilleur social worker, comme quoi...

http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/goldman-sachs-traque-les-muppets-dans-les-e-mails-de-ses-salaries_288807.html

Un ex-salarié a accusé des dirigeants de la banque d'insulter des clients dans des e-mails internes. La direction a pris la décision ambitieuse... de tous les passer en revue.

Salariés de Goldman Sachs, gare à vos e-mails: la direction de la banque d'investissement va entreprendre de scanner tous les messages internes de ses équipes pour vérifier s'ils traitent -ou non- leurs clients de "muppets", affirme Reuters.
Comment les marionnettes à tête de cochon ou de grenouille ont-elles déclenché l'ire de ce géant américain? A l'origine de cette étrange procédure, la spectaculaire démission d'un des anciens collaborateurs de la banque, Greg Smith, après 12 ans de service. La semaine dernière, l'ex-banquier s'est fendu dans le New-York Times d'une retentissante tribune intitulée Pourquoi je quitte Goldman Sachs.
Entre autres griefs adressés à son ancien employeur, il dit "avoir vu, ces douze derniers mois, cinq directeurs différents qualifier de 'muppets' leurs propres clients, parfois dans des e-mails internes". Des propos que la direction de la banque a donc décidé de prendre très au sérieux, en vérifiant par elle-même si ces pratiques avaient bien cours.
Muppets ou muppets?
Elle est, depuis, la risée du web et de la presse anglo-saxons, qui n'en finissent plus d'ironiser sur tous les e-mails anodins qui pourraient tomber sous le coup de la chasse aux muppets. Un débat sémantique a aussi été lancé pour savoir si le salarié démissionnaire faisait allusion aux marionnettes ou à l'adjectif original "muppet" -stupide, incompétent, en anglais britannique- Greg Smith étant basé à Londres.
L'histoire ne dit pas jusqu'à quand durera l'enquête, ni quelles sanctions sont prévues contre les salariés qui auraient bel et bien employé le mot interdit. En France, expliquait récemment à l'Express Christophe Noël, avocat en droit social, le contrôle des messages par un employeur "implique en principe l'information préalable des salariés".
Mais "les emails, s'ils ne sont pas expressément identifiés comme confidentiels, sont présumés professionnels et l'employeur y a librement accès, poursuivait-il. L'employeur peut même les utiliser dans un procès, sauf si le contenu des emails s'avère relever de la vie privée."

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