samedi 10 mars 2012

Fukushima - Japon - 1 an

Un an après cette catastrophe, déjà cette impression que rien n'a changé, alors que nous sommes passés si près du vide. La  dépendance énergétique ne se réglera pas en trois mois, ni en trois ans, mais pour que cela puisse avancer, il faut démarrer.

 
Le 11 mars 2011, 19.000 personnes trouvaient la mort dans le tremblement de terre et le tsunami qui ont dévasté le nord-est du Japon, entraînant la catastrophe nucléaire de Fukushima. Un an plus tard, près de 350.000 personnes sont toujours hors de chez elles et la peur est toujours là.

Ils sont près de 350.000. 350.000 réfugiés, victimes du tremblement de terre ou du tsunami, ou forcés d'abandonner leur domicile après la catastrophe nucléaire de Fukushima. 350.000 réfugiés logés pour beaucoup dans des préfabriqués construits à la hâte et qui ignorent encore quand - ou si- ils pourront rentrer chez eux. Certains de ceux qui ont fui les nuages radioactifs crachés par les coeurs de réacteurs en fusion pourraient être autorisés à revenir d'ici à quelques années, une fois les localités décontaminées. Mais d'autres risquent d'attendre des décennies, car certaines villes sont devenues trop dangereuses et inhabitables. «Certains disent qu'on pourra rentrer chez nous dans 30 ou 40ans, mais comment va-t-on vivre jusque-là?», se demande un riziculteur de 70 ans, dont les rizières étaient situées à quatre kilomètres seulement de la centrale.

Tepco traîne les pieds

Près de deux millions de personnes devraient recevoir des dédommagements de Tepco, parmi lesquels les réfugiés expulsés d'une zone de 20 kilomètres de rayon autour de la centrale accidentée. Mais le gérant de la centrale nucléaire accidentée, qui a quand même demandé sept milliards d'euros d'aides à l'État japonais pour faire face aux demandes d'indemnisations, traîne les pieds pour compenser leurs biens devenus invendables, accusent leurs avocats. Ils soulignent, par ailleurs, que l'indemnité mensuelle de 1.200euros pour «souffrance mentale» accordée par l'opérateur doit être redemandée tous les trois mois, via une procédure longue et complexe. Quant aux indemnités destinées aux 1,5million de personnes situées en dehors de la zone d'exclusion, mais qui ont vu leurs terres polluées ou leurs commerces fermés, elles n'ont reçu qu'une indemnité unique de 4.000 euros par femme enceinte et par enfant, plus 2.000 euros pour ceux qui se sont enfuis volontairement (et seulement 800 euros pour les autres!). Tout ça pour toute l'année 2011, sachant que rien n'a été prévu pour la suite, malgré les 10.000 personnes chargées par Tepco de s'occuper des dossiers.

Le combat n'en est qu'à son début

Tout ça, dénonce un agriculteur installé à une soixantaine de kilomètres de la centrale ne représente de toute façon qu'une infime partie de ce qu'ils ont perdu. «Aujourd'hui, tout l'environnement a été pollué et nous ne recevons que cette somme? Est-ce que nous, les agriculteurs, nous devons rester sans rien faire?» Le combat des exilés n'en est qu'à son début, estime l'avocat Izutaro Managi. «Les victimes n'évaluent pas encore clairement les dommages subis», explique-t-il. «L'accident n'est pas terminé.»

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/japon-la-plaie-est-toujours-beante-11-03-2012-1628405.php

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire