dimanche 23 mars 2014

Vivre avec quelqu'un qui ronfle

Vivre avec quelqu'un qui ronfle est la pire des galères et un vrai tue l'amour
Entre fatigue et agacement

Ce qui marche, ce qui ne marche pas

Par Ludovic Chappex - Mis en ligne le 13.01.2010 à 15:16


Les techniques qui marchent...

UNE SAINE HYGIÈNE DE VIE
L’amaigrissement constitue la première règle préconisée par les médecins. Car une surcharge pondérale a pour effet d’augmenter le volume de la langue et des tissus de la gorge, bloquant le passage de l’air. Les spécialistes incriminent aussi l’alcool, dont la consommation excessive provoque un relâchement du tonus musculaire, et également le tabac, qui irrite les muqueuses. «Il n’y a pas de miracle, dans le cas d’un gros monsieur qui boit et qui fume, un changement de ses habitudes de vie aura toujours plus d’impact qu’une intervention chirurgicale», résume le Dr Philippe Kehrer, du Centre de médecine du sommeil et de l’éveil (CMSE) de Genève.

LA BONNE POSITION
Les personnes sujettes au ronflement doivent éviter de dormir sur le dos, car leur langue est alors repoussée vers l’arrière du palais, réduisant l’espace pour le passage de l’air. Pour éviter de s’assoupir dans cette position, il existe des pyjamas ou T-shirt antironflements, qui intègrent une petite balle logée dans le dos du tissu. Toutefois, le fait de changer de position peut certes soulager un ronflement léger mais ne résoudra pas les cas plus sérieux.

LA PROTHÈSE D’AVANCEMENT MANDIBULAIRE
Cet appareil dentaire permet d’avancer la mâchoire inférieure durant le sommeil et de libérer le passage de l’air. «Il s’agit d’une solution efficace, y compris pour les cas d’apnées légères à modérées», relève le Dr Raphaël Heinzer. Un tel appareil coûte de 800 à 1500 francs. Malheureusement, les assurances maladie ne le remboursent pas.

L’APPAREIL DE RESPIRATION ASSISTÉE (CPAP)
Certes très encombrant et bien peu glamour, le masque de respiration assistée (également appelé CPAP: continous positive airway pressure) a largement fait ses preuves. Ce système qui insuffle une pression d’air continue à l’intérieur de la gorge se destine essentiellement aux apnéiques. Son acquisition ou sa location est remboursée par l’assurance maladie.

L’INTERVENTION CHIRURGICALE
Lorsque le nez est obstrué, ou que la luette ou le voile du palais sont trop développés, la chirurgie peut constituer une solution. Il existe plusieurs techniques, qui vont du coup de bistouri au traitement au laser, en passant par la radiofréquence. Plutôt douloureuse, la convalescence postopératoire dure environ une semaine. L’efficacité de certaines interventions fait toutefois débat, comme l’explique Raphaël Heinzer: «Parfois le phénomène de cicatrisation complique carrément la situation initiale et peut aggraver les apnées. L’autre danger des opérations réside dans le fait de supprimer le bruit (ici en quelque sorte la pointe de l’iceberg) sans traiter la cause du mal. Souvent les apnées persistent car l’obstruction a alors lieu plus bas, derrière la langue. Un cas de figure baptisé silent killer...»

... et celles qui ne fonctionnent pas
LES SPRAYS BUCCAL ET NASAL
«Ça ne marche pas, affirme Raphaël Heinzer. De tels produits cosmétiques n’ont qu’un effet placebo. Puisque le ronflement simple n’est pas considéré comme une maladie, ces solutions ne sont pas testées ou validées scientifiquement avant leur mise sur le marché. A la longue, l’abus de spray peut même provoquer des problèmes pulmonaires.»
LES ÉCARTEURS NARINAIRES ET BANDELETTES NASALES
Ces solutions, si elles favorisent l’entrée de l’air au niveau des narines, n’agissent en aucun cas sur la cause du ronflement. Sans intérêt.
LA CANULE
«Plus proche de l’outil de torture que d’un système réellement efficace», selon Raphaël Heinzer. Ce type de prothèse, constitué d’un tube souple en silicone, s’enfonce dans la bouche pour faciliter le passage de l’air. A vos risques et périls.
LE STIMULATEUR ÉLECTRIQUE
Probablement le dispositif le plus absurde du lot. Les stimulateurs électriques de poignet, qui se portent comme une montre, détectent les ronflements et délivrent une impulsion électrique pour forcer le dormeur à changer de position. «Ce type d’appareil a surtout comme effet de perturber le sommeil. Ce n’est pas le but recherché, n’est-ce pas?», ironise le médecin.


samedi 1 mars 2014

En finir avec la répétition

Si nos histoires d’amour finissent mal, c’est parce que nous répétons indéfiniment le même scénario, inspiré par notre enfance. Identifier ce « script » inconscient peut nous aider à changer de rôle et à nous engager enfin dans une aventure différente.

http://heureux-dans-sa-vie.com/comment-arreter-definitivement-ses-schemas-de-repetition/


dimanche 2 février 2014

le narcissisme et ses pathologies

Heinz Kohut est un auteur qui a focalisé son étude sur le narcissisme, amenant à ce propos de précieux apports. Il en est venu à reconsidérer le narcissisme dans sa définition, et à le concevoir comme une ligne de développement et d’investissement parallèle à celle de la relation d’objet, et non comme un stade du développement de ladite relation d’objet. J’aborde dans ces notes très succinctes quelques unes de ses considérations importantes : le narcissisme, le transfert narcissique, la pathologie narcissique et le traitement des aspects de pathologie narcissique.

A noter que Kohut s’inscrit dans le courant de Fairbairn, tous deux rompant avec la psychanalyse freudienne en considérant que la pulsion est en quête d’objet et non de plaisir.


Le Self :
(dans la lignée de la conception de Hartmann)
Ensemble des représentations de soi contenues dans le Moi. Contenu de l’appareil psychique, plus proche de l’expérience que ne l’est l’Ego.

Narcissisme :
Investissement des représentations de soi (et non pas investissement du Moi).
Le narcissisme est une relation d’objet, distincte de l’amour d’objet. C’est l’investissement d’un objet au statut particulier, appelé selfobjet, à savoir un objet au service du self.
Le narcissisme prend deux configurations (plus tard, Kohut dira deux composantes) :
1.     Le Self grandiose
2.     L’Imago parentale idéalisée

Genèse du narcissisme :
Elle est vue dans l’attitude peu réceptive de la mère. Mère soit aux réponses inappropriées, soit s’appropriant l’enfant pour ses besoins narcissiques à elle

Angoisse du narcissique :
Peur d’intrusion, de perte de soi, de perdre le contact avec la réalité. C’est donc une angoisse spécifique, distincte de l’angoisse névrotique et de l’angoisse psychotique.

Transfert narcissique :
Kohut découvre que le narcissique opère bel et bien un transfert, et donc est un candidat à l’analyse psychanalytique. Mais ce transfert est spécifique par son mode et par son statut.
Ce transfert narcissique a deux formes possibles :
1.     Le transfert idéalisant (« Tu es parfait, et je fais partie de toi »)
2.     Le transfert en miroir (« Je suis parfait et j’ai besoin que tu le confirmes »).
Il existe trois formes du transfert en miroir :
·       Transfert fusionnel
·       Transfert en alter ego
·       Transfert en miroir proprement dit
Le transfert narcissique a un statut différent du transfert d’objet :
·        Le transfert objectal est une résistance, alors que le transfert narcissique est l’objet d’une résistance. Autrement dit, le névrosé se défend par le transfert objectal, alors que le narcissique se défend du transfertnarcissique.
·        Le transfert objectal est un déplacement sur le thérapeute de la relation aux parents. Le transfert narcissique n’est pas un déplacement, mais l’instauration d’un lien narcissique. On pourrait dire, selonmoi, que c’est le déplacement d’une fonction (si l’on ouvre sort de la définition rigoureuse du déplacement de la psychanalyse)

Diagnostic de la personnalité narcissique :
1 Manque d’entrain, malaise, vulnérabilité narcissique, symptômes diffus.
2 Eventuellement rage, hypocondrie, passages à l’acte, dépression.
3 Au niveau relationnel, relations floues, exemptes d’humour et d’empathie. Sensibilité au manque d’égard. Position d’arrogance et d’exhibitionnisme, alternant avec une position de froideur, embarras, honte, et sentiment d’infériorité.
4 Défense possible : cynisme
5 Le narcissique peut user de structures défensives suivantes : Acting, addictions, perversions agies, ou fantasmes de perversion. Leur fonction est de restaurer l’estime de soi, d’éviter la fragmentation.

Les contre-transferts fréquents chez les thérapeutes :
Se sentir investi comme une « fonction impersonnelle » et non comme un objet.
L’inhibition de l’empathie est un risque pour le thérapeute (au service de l’évitement de la fusion).
Le transfert idéalisant amène parfois des défenses contre l’investissement grandiose de soi par le thérapeute.
Le transfert en miroir amène souvent l’ennui, les tensions, l’impatience.

Interventions thérapeutiques avec la personnalité narcissique :
L’empathie est un composant thérapeutique essentiel pour le narcissisme.
Sur le mode des besoins de base successifs que sont rassurer puis nourrir, le besoin du narcissisme est une thérapie où se succèdent en deux phases distinctes : comprendre et expliquer. La compréhension empathique y joue un rôle essentiel (empathie définie comme un effort pour saisir le monde de l’autre, non pas comme on le perçoit mais comme il est vraiment).
Le narcissique a besoin d’une réponse en miroir, c’est-à-dire ni de silence, ni d’interprétation, ni de confrontation à la réalité. Il a besoin de verbalisation et de reconnaissance de ses besoins.
Il est important de laisser le transfert narcissique se déployer (tout comme on le fait en psychanalyse avec le transfert névrotique).
La trame générale de la thérapie se fait en deux temps. Une première étape – qui peut durer plusieurs années – consiste à travailler sur le vécu ici et maintenant, pour consolider l’investissement en selfobjet, et construire chez le client la conscience de la blessure narcissique. Ensuite seulement, la thérapie peut inclure l’interprétation génétique (i.e. interprétation sur le passé).
Face aux structures défensives, la démarche thérapeutique implique d’identifier le déclencheur de la blessure narcissique.
Intervention sur le transfert narcissique : De par sa différence de nature et de fonction avec le transfert objectal, le transfert narcissique a à être soutenu, et ne doit pas être interprété (dans un premier temps) puisqu’il n’est pas une résistance, ni un déplacement. L’interpréter serait non seulement erroné, mais consisterait également en une répétition du traumatisme (de la mère qui refuse l’empathie et détourne ce qu’adresse l’enfant).

http://tricycle.centerblog.net/27-le-narcissisme-et-ses-pathologies-selon-kohut

mardi 28 janvier 2014

Décidément je ne vais pas très bien - L’angoisse et les troubles anxieux

Nous éprouvons tous de l’angoisse de temps à autre. Rares sont les personnes qui passent une semaine sans éprouver de la tension causée par l’angoisse ou qui n’ont pas l’impression, un jour ou l’autre, que quelque chose va mal tourner. L’angoisse peut se manifester à l’occasion d’un événement important, par exemple lors d’un examen ou d’une entrevue d’emploi, ou lorsqu’on perçoit une menace ou un danger, par exemple lorsqu’un bruit étrange interrompt le sommeil. Toutefois, en règle générale, cette angoisse quotidienne se manifeste de façon intermittente, elle est bénigne et ne dure pas longtemps, alors que l’angoisse qu’éprouve une personne ayant un trouble anxieux survient fréquemment, est plus intense et peut durer des heures, voire des jours.
Malheureusement, les troubles anxieux sont courants. Des recherches ont démontré que jusqu’à un adulte sur quatre est aux prises avec un trouble anxieux à un moment où à un autre de sa vie et que une personne sur dix est susceptible d’avoir eu un tel trouble au cours de l’année écoulée. Les troubles anxieux sont les troubles de santé mentale les plus courants chez les femmes et se placent au deuxième rang, derrière les troubles liés à la consommation d’alcool et d’autres drogues, chez les hommes. Les personnes ayant un trouble anxieux peuvent avoir de la difficulté à travailler ou à étudier, à accomplir les tâches quotidiennes et à avoir de bons rapports avec les autres. De plus, dans bien des cas, ces troubles causent des difficultés financières et de graves souffrances personnelles.
Bien des gens vivent avec un trouble anxieux pendant des années avant que ce trouble ne soit diagnostiqué et traité. Les personnes qui pensent avoir un trouble anxieux devraient consulter un professionnel de la santé dans les plus brefs délais afin d’être traitées. Les troubles anxieux se soignent. Si le traitement est administré dès l’apparition du trouble, cela accroît les chances de rétablissement.
Les six principales catégories de troubles anxieux sont les suivantes : phobies, trouble panique avec ou sans agoraphobie, trouble d’anxiété généralisée, trouble obsessionnel-compulsif, trouble de stress aigu et syndrome de stress posttraumatique (American Psychiatric Association [APA], 2000). Bien que ces troubles soient différents les uns des autres à certains égards, ils ont des points communs :
une peur irrationnelle et excessive ;
un sentiment d’appréhension et une tension ;
de la difficulté à accomplir les tâches quotidiennes ou un sentiment de détresse à l’idée d’accomplir ces tâches.
Dans les exemples suivants, Suzanne, Jean et Linda* manifestent des symptômes semblables même si la nature de leurs craintes est différente.
Suzanne est aux prises avec des crises de panique récurrentes et imprévues depuis cinq ans.
« Tout a commencé un soir où il pleuvait. J’étais derrière le volant, en route pour la maison. Je me suis mise à trembler, j’ai eu des étourdissements et j’avais de la difficulté à me concentrer. Au début, je croyais que j’éprouvais ces symptômes à cause de ce que j’avais mangé, puis j’ai commence à me perdre dans mes pensées. Je me suis dit : « Estcequejevais m’évanouir ? », « Suis je sur le point de mourir ? ». Tout mon corps s’est mis à trembler; c’était comme s’il était sous tension. J’ai tout de suite range ma voiture sur l’accotement et j’ai telephone à ma fille pour lui demander de venir me chercher. Depuis, j’ai eu des dizaines et des dizaines de crises de ce genre. Au début, elles se produisaient seulement lorsque je conduisais, mais maintenant elles peuvent se produire lorsque je magasine, que je suis dans une file d’attente ou que je prends l’autobus. J’ai l’impression de passer la majeure partie de mon temps à apprehender et à attendre la prochaine crise. »
Jean dit qu’il a toujours été extrêmement timide et qu’il a toujours eu peur de se mettre dans l’embarras lors de situations sociales.
« Dès l’âge de sept ans, je détestais être le centre d’attention. À l’école, je m’efforçais d’être aussi invisible que possible. Je priais pour que l’enseignante ne me pose pas de question. Lorsque je devais faire une presentation devant la classe, j’étais incapable de dormir la semaine d’avant. J’avais peur d’oublier mon texte, de bafouiller et d’avoir l’air stupide. On dirait que rien n’a changé. Au bureau, je redoute d’assister aux réunions, de discuter avec mon patron, d’aller manger avec des collègues et, pis encore, de presenter des rapports à mes coéquipiers, ce que je dois faire tous les mois. Tout le monde sait que je suis très mal à l’aise dans ces situations. Mes collègues pensent sans doute que j’ai l’air bizarre et que je raconte des bêtises. »
Linda est une femme mariée âgée de 34 ans. Elle est aux prises avec des obsessions du doute et des compulsions de vérification depuis l’âge de 15 ans. Elle décrit ses problèmes actuels.
« Je crains que, si je ne prends pas toutes les precautions necessaries pour prévenir le danger, quelque chose de terrible va se produire et ce sera de ma faute. Je dois vérifier mille et une fois la cuisinière, les lumières, le fer à repasser, mon fer à friser et le câble du téléviseur pour m’assurer que je ne causerai pas d’incendie. Lorsque je m’apprête à quitter la maison, je vérifie la serrure de la porte une fois, deux fois, trois fois. Je pars pour me rendre au travail. À michemin, je retourne à la maison pour bien m’assurer que je n’ai pas laissé la porte ouverte. Parfois, au travail, quand je veux envoyer un simple courriel à mon patron, je commence à le rédiger, je corrige les erreurs, j’efface tout et je recommence une vingtaine de fois avant de l’envoyer. »
Pour mieux comprendre la nature des troubles anxieux que ressentent Suzanne, Jean et Linda, il faut d’abord déterminer ce qu’est une angoisse « normale ». Plus loin dans ce chapitre, nous décrirons les craintes les plus courantes associées aux principaux troubles anxieux et les composantes de chaque trouble.
* Les noms et les éléments d’identification ont été modifiés.
Qu’est-ce qu’une angoisse normale ?
Il est normal et nécessaire d’éprouver une certaine angoisse ; elle peut vous forcer à agir lorsque quelque chose vous inquiète et à vous mettre à l’abri du danger. Dans certaines situations, l’angoisse peut même être essentielle à la survie. Supposons par exemple que vous êtes sur le bord d’une route et qu’une voiture fonce sur vous. Vous reconnaîtriez immédiatement le danger, vous auriez peur et vous vous déplaceriez pour éviter la voiture. Cette angoisse normale, appelée réaction « de lutte ou de fuite », fait en sorte que vous lutterez contre la situation dans laquelle vous vous trouvez ou fuirez le danger.
Lorsque nous éprouvons un sentiment de danger ou que nous avons l’impression que le danger est imminent, le cerveau transmet un message au système nerveux, qui réagit en produisant de l’adrénaline. Cet afflux d’adrénaline rend alerte, donne de l’énergie et de la force, et prépare le corps à attaquer (lutte) ou à quitter les lieux (fuite). Toutefois, il peut avoir des effets secondaires désagréables comme la nervosité, la tension, les étourdissements, les sueurs, les tremblements ou l’essoufflement. Ces effets peuvent être inquiétants, mais ils ne sont pas dangereux pour le corps et sont généralement de courte durée.
Comment l’angoisse nous affecte-t-elle ?
Chaque fois que la réaction de lutte ou de fuite se manifeste en raison d’un danger, qu’il soit réel ou imaginaire, elle modifie la façon dont on pense (symptômes cognitifs), la façon dont le corps réagit (symptômes physiques) et la façon dont on agit (symptômes comportementaux). L’ampleur de ces modifications varie d’une personne à l’autre et dépend du contexte.
1. symptômes cognitifs : On se concentre immédiatement et automatiquement sur la menace potentielle. La réaction peut varier d’une légère inquiétude à une terreur extrême.
2. symptômes physiques : En voici quelquesuns : palpitations, accélération du rythme cardiaque, respiration superficielle, tremblements, sueurs, étourdissements, vertige, impression que les genoux se dérobent sous soi, froid, tension musculaire, essoufflement et nausée.
3. symptômes comportementaux : On peut adopter divers comportements et en délaisser d’autres pour se protéger contre l’angoisse (p. ex., suivre un cours d’autodéfense ou éviter certains endroits à la tombée de la nuit).
Il importe de reconnaître que, dans bien des cas, l’angoisse entraîne des changements simultanés sur les plans cognitif, physique et comportemental. Par exemple, si vous vous inquiétez de votre situation financière (réaction cognitive), vous éprouverez sans doute de la nervosité (réaction physique) et il est possible que vous passiez beaucoup de temps à vérifier votre budget et vos investissements (réaction comportementale). Ou encore, si vous vous préparez à passer un examen important, il se peut que vous craigniez de ne pas être à la hauteur (réaction cognitive), que vous soyez tendu et que vous ayez le trac (réaction physique), et que vous attendiez jusqu’à la dernière minute pour étudier (réaction comportementale).
Il ne faut pas oublier les points suivants :
l’angoisse est normale ; tous les organismes vivants en éprouvent ;
l’angoisse est nécessaire à la survie et à l’adaptation ;
l’angoisse n’est ni mauvaise ni dangereuse ;
en règle générale, l’angoisse est de courte durée ;
un niveau faible ou modéré d’angoisse peut avoir un effet bénéfique sur la performance.
Quand l’angoisse devient-elle problématique ?
Nous éprouvons tous de l’angoisse un jour ou l’autre mais, généralement, les symptômes disparaissent rapidement et ne causent pas de problèmes. Toutefois, lorsque les symptômes cognitifs, physiques et comportementaux de l’angoisse sont persistants et graves et que l’angoisse provoque une détresse qui nuit à la capacité de travailler ou d’étudier, de socialiser et d’accomplir les tâches quotidiennes, il se peut que l’angoisse ne soit pas normale.
Les symptômes d’angoisse suivants pourraient indiquer la présence d’un trouble anxieux :
1. symptômes cognitifs :pensées anxieuses (p. ex., « Je perds le contrôle »),prévisions anxieuses (p. ex., « Je vais bafouiller et me retrouver dans une situation embarrassante ») et croyances anxieuses (p. ex., « Seules les personnes faibles sont anxieuses »).
2. symptômes physiques :réactions physiques excessives compte tenu du contexteanxieuses (p. ex., cœur qui bat très rapidement et difficulté à respirer parce qu’on se trouve dans un centre commercial). Les symptômes physiques de l’angoisse peuvent être confondus avec ceux d’une maladie physique telle qu’une crise cardiaque.
3. symptômes comportementaux :éviter les situations qui font peur (p. ex., prendre le volant), éviter les activités qui procurent des sensations semblables à celles qu’on ressent lorsqu’on est anxieux (p. ex., l’exercice), éviter certaines situations de façon subtile (comportements qui ont pour but de distraire quelqu’un, p. ex., parler plus quand on est anxieux) et adopter des comportements axés sur la sécurité (habitudes qui minimisent l’angoisse et procurent un sentiment de sécurité, p. ex., toujours avoir un téléphone cellulaire à portée de la main pour pouvoir demander de l’aide).
Plusieurs facteurs déterminent s’il faut consulter un professionnel de la santé mentale à cause de l’angoisse ressentie, entre autres :
le degré de détresse causé par les symptômes d’angoisse ;
l’incidence des symptômes d’angoisse sur la capacité de travaille ou d’étudier, de socialiser et d’accomplir les tâches quotidiennes ;
le contexte dans lequel l’angoisse se manifeste.
Quels sont les troubles anxieux ?
Un trouble anxieux peut causer de l’angoisse la plupart du temps ou lors d’épisodes intenses, parfois sans raison apparente. Les personnes ayant des troubles anxieux peuvent se sentir si angoissées et si mal à l’aise qu’elles évitent les tâches et les activités quotidiennes susceptibles d’entraîner l’apparition des symptômes d’angoisse. Certaines personnes ont des crises d’angoisse si intenses qu’elles en sont terrifiées ou paralysées. En règle générale, les personnes aux prises avec des troubles anxieux savent que leurs craintes sont irrationnelles et excessives. Lorsqu’elles rencontrent un professionnel pour se faire traiter, un grand nombre d’entre elles disent : « Je sais que mes craintes ne sont pas raisonnables, mais je n’arrive pas à m’en débarrasser ».
La plupart des troubles anxieux sont classés en fonction de la nature de l’angoisse. On trouvera ci-après une brève description des principales catégories de troubles anxieux. Cette description repose sur les critères diagnostiques énoncés dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV). Bien que chaque trouble anxieux puisse présenter un grand nombre de symptômes différents, on a choisi un exemple représentatif pour illustrer les symptômes cognitifs, physiques et comportementaux de chaque trouble.
Trouble panique (avec ou sans agoraphobie)
Description
Le trouble panique se traduit par des crises de panique récurrentes et inattendues (p. ex., palpitations, sueurs, tremblements) suivies d’une période d’au moins un mois au cours de laquelle on craint constamment d’avoir une autre crise de panique. (APA 2000, p. 432433)
Les crises de panique peuvent s’accompagner d’agoraphobie (lorsqu’une personne évite ou endure, au prix d’une détresse marquée, des situations précises comme se trouver en dehors de chez soi, seul ; être au milieu d’une foule ou dans une file d’attente).
Exemples de symptômes
Cognitifs
« Je fais une crise cardiaque. »
« J’étouffe. »
Physiques
accélération du rythme cardiaque
douleur à la poitrine ou malaise
étourdissements, nausée
tremblements
essoufflement
Comportementaux
éviter les endroits où on a éprouvé des symptômes d’angoisse dans le passé (p. ex., une certaine épicerie) ou des endroits semblables (p. ex., toutes les épiceries)
éviter de voyager, d’aller dans des centres commerciaux, de se trouver dans une file d’attente
éviter les activités intenses (p. ex., l’exercice)
Phobies spécifiques
Description
Une phobie spécifique est une crainte marquée et persistante d’un objet ou d’une situation clairement perceptible ou circonscrit. (APA 2000, p. 405)
Il y a cinq soustypes de phobies spécifiques : les phobies ayant trait aux animaux, comme la peur des souris ou des araignées ; les phobies ayant trait au milieu naturel, comme la peur des orages ou des hauteurs ; les phobies ayant trait au sang, aux injections et aux blessures, comme la vue du sang ou les piqûres ; les phobies associées à certaines situations, comme la peur du transport en commun, des ascenseurs et des lieux fermés ; et les autres types de phobies, comme la peur de s’étouffer ou de vomir.
Exemples de symptômes
Cognitifs
« L’avion va s’écraser. »
« Nous allons tous périr. »
Physiques
sueurs
tension musculaire
étourdissements
Comportementaux
éviter de prendre l’avion
besoin d’évasion
Phobies sociales
Description
Une phobie sociale est une crainte marquée et persistante des situations sociales et des situations où il faut agir en public et où on risque de se sentir gêné. (APA 2000, p. 450)
La peur peut être associée à la plupart des situations où il faut agir en public ou se trouver en présence d’autres personnes, comme discuter en petits groupes, rencontrer de nouvelles personnes, sortir avec quelqu’un ou pratiquer un sport.
Exemples de symptômes
Cognitifs
« Je vais avoir l’air angoissé et bête. »
« Les gens vont penser que je suis bizarre. »
Physiques
rougissement des joues
sueurs
bouche sèche
Comportementaux
éviter les rencontres sociales, les fêtes et les réunions
éviter de prendre la parole en public
Trouble obsessionnel-compulsif
Description
Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) se manifeste par la présence d’obsessions récurrentes ou de compulsions suffisamment accaparantes pour occasionner un profond désarroi ou un dysfonctionnement. (APA 2000, p. 417)
Les obsessions prennent la forme de pensées, d’impulsions ou d’images perturbatrices qui s’imposent sans cesse à la conscience, par exemple craindre la contamination (avoir peur de toucher aux poignées de portes) ou avoir des doutes (« Aije bien fermé la porte à clé ? »).
Les compulsions sont des comportements ou des « rituels » qu’adopte la personne pour tenter de réduire ou d’éliminer ses pensées obsessives (p. ex., se laver les mains, vérifier).
Exemples de symptômes
Cognitifs
« Si je touche à cette poignée de porte, je vais tomber malade et contaminer toute ma famille. »
Physiques
tension musculaire
malaises
Comportementaux
se laver, nettoyer ou vérifier de façon excessive
éviter de toucher aux poignées de portes et d’utiliser les toilettes publiques
Trouble de stress aigu
Description
Le trouble de stress aigu peut se manifester après qu’une personne a vécu un ou plusieurs événements marqués par un décès, une menace de décès, une blessure grave, une menace de blessure grave ou une menace à son intégrité physique ou à celle d’autrui, après qu’elle a été témoin de tels événements ou après qu’elle y a été confrontée. (APA 2000, p. 431)
Le trouble se manifeste dans le mois qui suit l’événement traumatisant.
Les souvenirs troublants de l’événement traumatisant peuvent causer une réaction émotionnelle et donner l’impression de revivre l’événement.
Exemples de symptômes
Cognitifs
« Je vais mourir pris au piège dans une voiture. »
« J’ai échappé à la mort une fois. Je ne serai pas aussi chanceux la deuxième fois ! »
« Le monde est dangereux. »
Physiques
agitation, difficulté à dormir et à se concentrer
sursaut excessif
tension, nervosité ou torpeur
Comportementaux
l’évitement des situations qui rappellent le traumatisme
une réaction émotionnelle intense ou l’absence de réaction émotionnelle intense
Syndrome de stress post-traumatique
Description
Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) se manifeste par des symptômes caractéristiques à la suite d’une exposition à un agent extrême de stress traumatique. (APA 2000, p. 463)
La réaction à l’événement doit être une peur intense ou un sentiment d’impuissance ou d’horreur. (APA 2000, p. 463)
En règle générale, les symptômes se manifestent dans les trois mois qui suivent le traumatisme. Dans certains cas, il peut s’écouler des mois, voire des années, avant que les symptômes n’apparaissent. (APA 2000, p. 466)
Des souvenirs perturbateurs, des cauchemars et des flash-back font revivre constamment l’événement traumatisant.
Exemples de symptômes
Cognitifs
« Je sais maintenant que je ne suis jamais en sécurité. »
« On ne peut faire confiance à personne. »
Physiques
troubles du sommeil, cauchemars
irritabilité ou emportement
hypervigilance à l’égard du danger
Comportementaux
éviter les pensées, les sentiments, les conversations, les activités, les personnes ou les endroits associés au traumatisme (p. ex., les véhicules d’urgence, les terrains de stationnement)
Trouble d’anxiété généralisée
Description
Le trouble d’anxiété généralisée (TAG) se manifeste par une angoisse et une inquiétude excessives présentes la plupart des jours, pendant une période d’au moins six mois, et qui portent sur divers événements ou activités. (APA 2000, p. 472)
Le tag se caractérise par une difficulté à maîtriser l’inquiétude. (APA 2000, p. 472)
Exemples de symptômes
Cognitifs
« Quelque chose va mal tourner. »
« Mes inquiétudes vont me rendre fou. »
Physiques
tension musculaire
impossibilité de se détendre
agitation, irritabilité
troubles du sommeil causés par l’inquiétude
Comportementaux
éviter d’écouter les nouvelles ou de lire les journaux
restreindre ses activités en raison d’une inquiétude excessive au sujet de ce qui pourrait se produire

http://www.camh.ca/fr/hospital/health_information/a_z_mental_health_and_addiction_information/anxiety_disorders/anxiety_disorders_information_guide/Pages/anxiety_anxiety_disorders.aspx