jeudi 24 mai 2012

Un composé du vin rouge pour protéger les neurones

Le vin rouge comme reméde à la progression de la maladie d'Alzheimer ? Plus de raison de m'inquiéter au cas ou la vieille m'aurait refilé un ou deux mauvais génes...un bon Mercurey et c'est terminé.

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Des chercheurs testent l'effet du resvératrol dans la maladie d'Alzheimer

Le resvératrol est présent naturellement dans les raisins rouges. Cette molécule appartenant à la famille des polyphénols donne au vin (à condition de le consommer avec modération) ses propriétés bénéfiques pour la santé. Depuis quelques années, cette molécule fait l'objet de nombreuses publications scientifiques et a démontré ses propriétés antioxydantes mais aussi son action contre le diabète, l'obésité, le cancer…

Le resvératrol aurait aussi un effet protecteur contre la maladie d'Alzheimer. C'est en tout cas ce que souhaitent confirmer les chercheurs de la Georgetown University en lançant une étude clinique de phase II avec des patients atteints de démence légère à modérée. Cette étude va durer un an: la moitié des participants prendra des comprimés de resvératrol pur, l'autre moitié avalera un placebo. Le but de l'étude est, en priorité, de vérifier la sécurité et la tolérance du resvératrol administré deux fois par jour à des doses importantes.
Action antivieillissement
«La plupart des études montrant les avantages du resvératrol sur la santé ont été menées avec des modèles animaux, comme les souris, et à des doses qui dépassent de loin l'apport du resvératrol contenu dans un verre de vin», explique le docteur Scott Turner, principal investigateur de l'étude. Les participants feront des tests tels que ponctions lombaires, IRM, prélèvements sanguins afin d'évaluer la progression de l'Alzheimer.

«Dès 1997, une étude publiée en France a associé une consommation modérée et régulière de vin à un risque plus faible de maladie d'Alzheimer. Mais sans en comprendre les raisons. Plusieurs hypothèses avaient alors été avancées dont celle du resvératrol. Cette étude américaine est intéressante car elle va peut-être permettre de vérifier cette hypothèse», constate le Pr Jacques Touchon, neurologue au CHU de Montpellier.

Plusieurs mécanismes peuvent expliquer l'éventuel effet protecteur du resvératrol contre Alzheimer. Il a été démontré une action antivieillissement chez la souris. «Ce polyphénol semble améliorer la longévité et favoriser le maintien d'une activité physique et cognitive», souligne le Pr Norbert Latruffe (unité Inserm 866, Dijon), qui travaille sur les mécanismes d'action du resvératrol, notamment dans le domaine de l'inflammation et de la cancérogénèse.

Ce polyphénol prolongerait la vie des cellules nerveuses en agissant sur certains gènes. «Il possède également des effets anti-inflammatoires et c'est un vasodilatateur car il permet la libération de l'oxyde nitrique», poursuit Norbert Latruffe. Mais si le resvératrol semble très prometteur, il n'est pas dénué de contraintes. «Le problème essentiel c'est qu'il est très mal absorbé par voie orale», observe le Pr Bruno Vellas, responsable du gérontopole de Toulouse.

Les résultats de l'étude de phase II du Dr Turner sont donc attendus par les spécialistes avec intérêt mais prudence. Car même si le resvératrol montre une efficacité, le chemin sera long avant d'envisager la mise sur le marché d'un traitement. «Il faudra ensuite lancer une étude de phase III à plus grande échelle et observer les résultats chez les malades. Or, dans la maladie d'Alzheimer nous avons connu des dizaines d'échecs avec des molécules très prometteuses», tempère Jacques Touchon.

Cette difficulté à démontrer l'action de molécules telles que les polyphénols dans la maladie d'Alzheimer tient aussi à l'histoire de la maladie. «Les lésions apparaissent plusieurs années, voire dizaines d'années avant l'apparition des symptômes. Entre-temps, les patients compensent. Avec le resvératrol nous sommes dans la catégorie des produits qui permettraient de déplacer le curseur, de retarder l'apparition des symptômes et de maintenir les phénomènes de compensation. Nous n'aurons donc pas de réponse avant longtemps. Restons prudents», insiste le Pr Bruno Dubois, neurologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris).

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/05/23/18245-compose-vin-rouge-pour-proteger-neurones

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