mardi 26 juin 2012

Dans un environnement banal à un moment inapproprié, la beauté peut elle être reconnue ?

J'ai décidé de reprendre le conservatoire en septembre, mais pas pour rejouer de la guitare classique (dix ans, cela suffit), mais pour apprendre le violon, quelque chose qui me trotte dans la tête depuis déjà longtemps, je cherchais le dernier enregistrement de Joshua Bell, quand je suis tombé sur le recit de l'experience menée par le Washington Post en 2007, grandiose...
En quelques mots :
Washington, jeudi 12 janvier 2007. Au somment de l’escalator de la station Plaza, à une heure de grande affluence. Un homme blanc, d’une quarantaine d’année, habillé décontracté, pose l’étui de son violon ouvert à ses pieds et commence à jouer de son violon. Des dizaines de personnes pressées ou absorbées dans leurs pensées passent devant lui sans le remarquer. Au bout de trois minutes quand même, un homme d’âge moyen ralentit un peu le pas, tend l’oreille, puis repart pour rattraper le temps perdu. Une minute plus tard, le violoniste reçoit son premier pourboire. Un billet d’un dollar qu’une femme jette dans l’étui en passant, sans ralentir le pas. Encore quelques minutes et quelqu’un s’adosse au mur pour écouter la musique, mais regarde l’heure sur son portable et repart, probablement à regret Quand on est petit, on a plus de temps. Un enfant d’environ trois ans ralentit sa marche forcée, s’arrête net pour écouter et regarder le violoniste. Tiré par sa mère et par la manche, le charmant petit bonhomme repart à contre cœur en se contorsionnant pour ne pas perdre de vue le musicien.

Quand le violoniste s’arrête de jouer, personne n’applaudit ni ne manifeste le moindre signe d’intérêt. En 45 minutes, un millier de personnes sont passées. 27 ont donné de l’argent sans s’arrêter, pour un montant de 32 dollars et 17 centimes. Sept se sont arrêtés environ une minute. Une femme, une seule, a reconnu le mystérieux violoniste et s’est attardée.

De qui s’agissait-il ? Du plus grand violoniste du monde, l’un des meilleurs musiciens du monde, Josh Bell. Il a exécuté l’une des pièces les plus difficile du répertoire : la chaconne de Jean Sébastien Bach, puis l’Ave Maria de Schubert et une pièce de Massenet, sur un Stradivarius d’une valeur de 3,5 millions de dollars. Trois jours avant sa prestation, Bell jouait à guichet fermé au Symphony Hall de Boston, où les places valaient en moyenne 100 dollars.

L’expérience a été imaginée par le Washington Post, dont le journaliste se posait la question de savoir si dans un environnement banal à un moment inapproprié, la beauté pouvait être reconnue. Il semble que pour quelqu’un de trois ans, ce soit possible mais qu’ensuite, ce soit exceptionnel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire