Cette phrase est devenue une plaisanterie depuis quelques mois, une sorte de joke qui permet de décompresser.
Il y a maintenant 3 ans, Marina, une amie vient me voir, pour parler d'un projet : en trois lignes, le pitch ? elle veut monter un restaurant Italien dans le cœur de Paris, mais pas n'importe quel restaurant, le restaurant de son Italie des années 70, une sorte de café Turinois, le tout basé sur un concept d'apericena (aperitif), pas un truc pâtes, pizza
Rétrospectivement, cela sonnait pas mal, d'ailleurs cela sonne toujours pas mal, sauf que j'ai beaucoup de mal désormais avec certains mots : Italien, buffet à volonté, apericena...
Rétrospectivement les choses qui clochaient et qui auraient du me faire percuter : Marina
C'est quelqu'un qui a beaucoup de qualités mais principalement relationnel dans l'empathie, excellente attachée de presse, grand talent créatif, elle a fait des trucs pas mal chez Marie Claire, mais elle n'avais jamais travaillé dans la restauration et plus que tout jamais managé des équipes, jamais géré une relation hiérarchique.
Le concept était séduisant, basé sur le principe d'un endroit sympa élégant, tu bois un verre et tu manges un truc léger mais sophistiqué et surtout Italien. Marina ne conçoit rien qui ne soit pas Italien.
Le tout reposait sur un principe de développement en franchise, tu penses, avant de réfléchir à franchiser le concept, il aurait peut être fallu développer le premier correctement.
Donc me voila, avec une proposition d'investissement, ok, je prends 1% du capital....et me voila ce qu'on appelle "sleeping partner", cela aussi c'est devenu une plaisanterie entre associés, nous nous sommes auto-qualifiés de "partenaire en slip"
Plus sérieusement, sleeping partner, tu investis ton argent dans la société en achetant des parts et tu mises sur un éventuel retour financier par le biais des dividendes et de la prise de valeur de l'action de la société ; ce qui me parait normal, si tu es actionnaire d'EDF, tu ne va pas appeler Proglio ou le conseil d'administration d'EDF tous les matins pour leur donner ton avis sur les orientations de la boite, c'est un peu la même chose : tu mises sur le potentiel de la société ou de l'équipe dirigeante et dans le cas de Marina, tu pries
Quand est ce que cela a mal tourné ? mon feeling, dans les 3 premiers mois, le modèle économique est mal pensé, la nourriture est mauvaise, le concept s'applique mal à la France, ou les gens aiment avoir un plat, le point d'équilibre ne sera jamais atteint, même au bout de 3 ans, les dettes du restaurant sont supérieures a son chiffre, les crises de management et les conflits juridiques se sont enchainés, le bateau n'a pas de capitaine, donc personne pour redresser la barre.
J'ai pris du temps pour parler à Marina, essayer de la ramener à la raison, pas sur ses choix, mais sur un modèle économique censé ; j'avais il y a très longtemps un patron qui disait "il y a écouter et entendre et ce n'est pas la même chose", Marina en est l'exemple même.
En conclusion, Je médite Warren Buffet, qui conseille de n'investir que dans ce que tu connais et comprends. Je n'aurai jamais du investir dans un concept de restauration, managé par une personne qui n'a jamais fait de restauration, j'ai joué, j'ai perdu, cela fait partie du jeu.
Je connais par contre réellement un excellent restaurant Italien à Paris, c'est le Marco Polo à Odéon, Le chef cuisinier est Bartolone (le frére de Claude Bartolone le politique), ce qui explique que tu peux facilement y rencontrer des socialistes, mais à part ça, on y mange vraiment très bien, et le service est sympa, par contre il faut mieux reserver, si tu veux être sur de pouvoir dejeuner, comme dans tous les bons restaurants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire